REMANIEMENT MINISTERIEL
JEU DES CHAISES MUSICALES...
Ca balance pas mal à Paris. Le gouvernement Fillon 4 affiche quelques surprises. Sa durée de vie pourrait ne pas dépasser les neuf mois qui le sépare des élections régionales de 2010. Comme prévu, Michel Barnier et Rachida Dati quittent leurs fonctions. Avec 18 ministres, la barre des 15 fixée par Nicolas Sarkozy pour son gouvernement "resserré" est franchie et la parité prend un coup: il n'y aura plus que quatre femmes parmi les ministres et, au total, 13 femmes contre 25 hommes. Toujours 38 personnes. Michèle Alliot-Marie passe de l'Intérieur à la Justice. Elle prend au passage le titre de ministre d'Etat, que seul le Numéro 2 du gouvernement Jean-Louis Borloo détenait jusque là. Ce dernier voit ses compétences élargies aux technologies vertes et aux négociations sur le climat.
Le fidèle sarkozyste Brice Hortefeux se voit réorienté vers l'Intérieur (il a été nommé en janvier à la tête du grand ministère du Travail) et c'est Xavier Darcos, jusqu'ici chargé de l'Education nationale, qui hérite du portefeuille des Relations sociales et du Travail, élargi à la Famille et à la Solidarité. Luc Chatel devient ministre de l'Education nationale tout en restant porte-parole du gouvernement. A l'occasion de ce remaniement, le secrétariat d'Etat aux Droits de l'Homme dont l'utilité avait été contestée, disparaît. Rama Yade, qui avait tenu tête à Nicolas Sarkozy, conserve tout de même un portefeuille: celui de secrétaire d'Etat aux Sports, marquant le départ de l'ancien entraîneur du XV de France Bernard Laporte.
Frédéric Mitterrand est nommé ministre de la culture et de la communication. Le neveu de l'ancien président socialiste François Mitterrand remplace Christine Albanel (qui disparaît). Autre promu pas forcément attendu, le villepiniste Bruno Le Maire, chargé des Affaires européennes depuis décembre dernier, prend la tête du ministère de l'Agriculture, baptisé pour l'occasion ministère de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Pêche.
Les autres nouveaux ministres et secrétaires d'Etat sont presque tous des politiciens expérimentés, comme Christian Estrosi, qui retrouve le gouvernement comme ministre de l'Industrie ou le centriste Michel Mercier, trésorier du MoDem de François Bayrou, nouveau ministre de l'Espace rural et de l'Aménagement du territoire. Pierre Lellouche, jusque là représentant spécial de la France en Afghanistan et au Pakistan, quittera l'Assemblée pour devenir secrétaire d'Etat aux Affaires européennes. Parmi les autres entrants, on relève le nom du député UMP Benoist Apparu (Logement et urbanisme), de Nora Berra, médecin d'origine immigrée tout juste élue au Parlement européen, et de la Guadeloupéenne Marie-Luce Penchard, secrétaire nationale de l'UMP en charge de l'outre-mer.
Le chef de l'Etat n'a pas touché au binôme de Bercy - la ministre de l'Economie Christine Lagarde et le ministre du Budget Eric Woerth. Christine Boutin, qui représentait au gouvernement la droite catholique et sociale, disparaît de la liste du gouvernement, tout comme Roger Karoutchi. Nadine Morano reste à la famille.