PHILIPPE SEGUIN EST MORT

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Philippe Séguin, mort cette nuit à 66 ans, était une des figures les plus considérables de la vie politique française, gaulliste ombrageux, républicain talentueux qui présidait depuis 2004 la Cour des Comptes. Cet ancien ministre, ancien député des Vosges, ancien maire d'Epinal, ancien président du RPR, qui présida pendant cinq ans l'Assemblée nationale, déployait comme premier président de cette cour tous ses dons de rude censeur de dérives.

SUR FRANCE BLEU LORRAINE, Michel Heinrich (actuel maire d'Epinal) :

"C'est la perte d'un ami, j'ai beaucoup appris auprès de lui. Un personnage attachant qui avait le sens de l'état. La ville d'Epinal lui doit beaucoup. Il a vraiment donné une dynamique très forte à cette ville. Il était très préoccupé par le fait qu'elle progresse. Il avait voulu en faire un laboratoire d'idées qu'il aurait voulu mettre en oeuvre au niveau national. C'est aussi un homme très sensible d'une grande intelligence. Rien ne pouvait le rendre plus heureux que d'être auprès des enfants des écoles. Les spinaliens sont très tristes."

SUR FRANCE BLEU LORRAINE, Jean-Pierre Masseret (actuel Pdt Région) :

"C'est une peine pour la famille. Sur le plan politique, un mot pour résumé : Républicain. Le respect de l'autre, l'intérêt général. Une exigence sur le principe, sur une valeur. Je l'ai cotoyé quand il était ministre du travail."

SUR FRANCE BLEU LORRAINE, André Rossinot (maire de Nancy) :

"Quand il est devenu un grand ministre des affaires sociales en 95, nous avons défendu des textes difficiles. Moi j'avais un avantage sur lui, je n'avais pas à me raser dans les lavabos du Sénat. C'était un sacré bonhomme. (...) Il considérait que la dissolution nationale était une faute. Je voudrais aussi saluer l'amoureux de l'AS Nancy Lorraine"

SUR FRANCE BLEU LORRAINE, Christian PONCELET (Pdt CG88) :

"C'est avec stupeur, émotion et tristesse que j'ai appris sa disparition. Au-delà de sa stature nationale et de ses différentes facettes, Philippe Séguin a été pour moi un compagnon de route. il fut pour moi d'une aide certaine efficace. C'était un militant qui avait des convictions. Concernant les Vosges, sur certaines opérations industrielles, nous nous sommes battus pour faire venir des entreprises."

SUR FRANCE BLEU LORRAINE, Christian Pierret (maire de St-Dié) :

"Il était suffisamment libre pour ne pas être toujours d'accord avec sa formation politique. Il avait un franc parler qui l'éloignait de la médiocrité. Il était indémendant. Quand il vote pour l'abolition de la peine de mort, il le fait en opposition avec les membres de son propre parti. Il était étranger à la politique communicationnelle. Il savait choisir et décider."

SUR FRANCE BLEU LORRAINE, Gérard Longuet (ancien ministre) :

"Nous étions ensemble à Matignon. Lui dans la famille gaulliste, moi dans la famille libérale. comme parlermentaire, il a été très indépendant de son groupe. Il exprimait avant tout des opinions personnelles. En campagne européenne en 99 il a décidé de renoncer."

"La France perd aujourd'hui un homme d'honneur, un homme d'Etat d'une exceptionnelle intelligence", estime Jacques Chirac dans un communiqué.  "Je perds, pour ma part, un ami pour lequel j'avais un grand respect et une profonde affection", ajoute l'ancien chef de l'Etat. "Avec mon épouse Bernadette et moi avons appris avec une infinie tristesse" cette disparition "brutale", écrit Jacques Chirac, dont Philippe Séguin avait été le ministre des Affaires sociales pendant la première cohabitation, entre 1986 et 1988.

Alain Juppé, maire de Bordeaux, a avoué sur Europe-1 avoir "eu parfois des divergences fortes, (...) mais cela ne diminuait pas la très profonde estime que j'avais pour lui, parce que c'était un homme d'une très grande intelligence, qui avait le sens de l'Etat, beaucoup de hauteur de vue, une très grande exigence morale". "Il avait très certainement la stature, la compétence, l'intelligence, le caractère pour assumer les plus hautes fonctions".

L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a salué jeudi en Philippe Séguin, le président de la Cour des Comptes mort dans la nuit de mercredi à jeudi, un "homme exceptionnel", "une personnalité à fort rayonnement" dont la disparition "marquera la vie politique française".

"Philippe Séguin était un homme droit et passionné qui a consacré toute son énergie au service des autres. Sa mort sonne comme un coup de tonnerre, il nous plonge dans une profonde tristesse", a réagi le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre.

Le président du Conseil constitutionnel Jean-Louis Debré a salué en Philippe Séguin, mort dans la nuit, un homme qui a marqué la vie politique "par sa capacité d'indépendance, de résistance" et qui avait "une certaine idée de la France, un grand respect de la République".

"C'est avec une grande tristesse que j'apprends la disparition de Philippe Séguin", écrit Martine Aubry dans un communiqué. "C'était un homme que j'appréciais, pour lequel j'ai estime et amitié. J'ai pu apprécier ses engagements gaullistes et son ouverture d'esprit, au-delà de nos différences politiques".

Laurent Fabius, ancien Premier ministre socialiste, a jugé jeudi que Philippe Séguin, mort dans la nuit de mercredi à jeudi, était "un homme des grandes causes" qui "n'aimait pas les querelles médiocres".

L'ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin s'est déclaré "triste parce que c'était une grande personnalité, un fort caractère, et puis un homme qui s'inscrivait dans une tradition gaulliste au moment où le gaullisme était un peu oublié à droite".

Bertrand Delanoë conserve "le souvenir d'un adversaire toujours attaché à la dignité et à la loyauté de l'échange démocratique".

Comments

[Mikael]

Il a fait beaucoup pour Epinal, ville que je connais un peu...
Au delà de nos divergences, j'apréciais sa personnalité. C'était un brave, qui n'a pas toujours été récompensé. Toutes mes sincères condoléances à ceux qui l'ont apprécié.